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Pauline Beugnies, marraine de la 7e édition du Mois du Doc !

22 Mai 2024

 « Célébrons ensemble les voix émergentes du documentaire, les regards neufs ou trop longtemps invisibilisés, faisons de la place et rencontrons nous. »

Pauline Beugnies autrice, photographe et réalisatrice est la marraine cette édition du Mois du Doc. 

Elle a habité 5 ans au Caire et y a appris l'arabe. Aujourd’hui basée à Bruxelles, elle garde un lien fort avec l’Egypte. Pendant dix ans, elle y a documenté sous de multiples formes l’émancipation de la jeunesse : expositions photos, un web documentaire Sout El Shabab (La voix des Jeunes) pour France Culture en 2012, le livre photo Génération Tahrir en 2016 et Rester Vivants, son premier long métrage documentaire. Son travail cinématographique et photo ont été plusieurs fois récompensés.

Avec Shams, la réalisatrice signe sa première œuvre de fiction en 2020. En 2021, sort son deuxième documentaire, Shift. Le film raconte l'histoire d'un ex coursier de l'économie de plateforme. Plus récemment, elle a collaboré à la création d’une œuvre théâtrale intitulée Mawda, ça veut dire tendresse autour de l’histoire de Mawda, fillette de deux ans kurde tuée par un policier belge. En 2022, Petites, son dernier long métrage documentaire, qui revient sur le traumatisme de l’affaire Dutroux pour les enfants de l’époque.

Sur LaPlateforme.be vous retrouverez ses films :

Retrouvez Shift sur nosfuturs.net :

LaPlateforme.be est une plateforme de streaming exclusivement réservée aux programmateurs et aux enseignants. Elle offre un catalogue important de films d’initiative belge francophone.

Pauline Beugnies participe à Cinéastes en Classe. Cinéastes en Classe permet aux enseignant·e·s d’inviter des cinéastes professionnels dans les classes fondamental et du secondaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Invitez la marraine du Mois du Doc dans votre classe !Aujourd’hui, elle s’apprête à tourner son second court métrage de fiction Partout la Lumière au Caire, et elle travaille sur l’écriture d'un premier long métrage de fiction, C’est tout ce qu’on aura sur tous les préjugés et stéréotypes négatifs qui accompagnent la figure du “garçon arabe” au cinéma.

Un mot de la marraine de l'édition : 

C’est une grande joie et un honneur d’être la marraine de cette nouvelle édition du Mois du Doc. Dans un moment, que je perçois comme un moment de fracture, et de renversement du monde, nous avons tant besoin de nous rencontrer, de nous frictionner, de nous rassembler, de nous ouvrir à d’autres points de vue, à d’autres voix, à d’autres regards, et de remettre en question nos privilèges. Je crois profondément que le documentaire permet ça.

A mes yeux, le documentaire, c’est avant tout la rencontre avec le vivant, avec un sujet. C’est du soin et du respect dans l’approche, conscient.e s de s’inviter dans une vie ou dans une histoire. C’est aussi la question de la représentation des personnes portées à l’écran qui est posée. Un questionnement d’une actualité écrasante. Dans le prolongement de la démarche documentaire, le Mois du Doc va à la rencontre des publics en proposant une expérience collective, et des moments d’échanges autour des films. Le partage de ces œuvres inédites nous donne à voir et à penser le monde et notre société, peut-être avec un peu plus de substance.

Non sans difficulté dans le contexte économique actuel, le documentaire s’affranchit des règles et combat le formatage. La liberté est sans doute inversement proportionnelle aux enjeux économiques. Ma récente expérience au sein du comité belge de la SCAM me fait réaliser à quel point le documentaire est un domaine important et riche de notre industrie culturelle. Générateur d’emplois... Et pourtant, ça reste bien trop souvent ultra précaire de faire des films. Je voudrais donc saluer l’abnégation des auteurices, des petites boîtes de production, et toutes les équipes techniques. Petite mention spéciale pour les monteurs et les monteuses, à mes yeux des auteurices à part entière. Je pense aussi aux ateliers de production, une de nos spécificités belges francophones, tellement essentiels pour que de nouvelles voix se fassent entendre, pour que de nouveaux regards émergent. C’est grâce, entre autres, au Gsara et au Wip que j’ai pu réaliser mon premier film Rester Vivants.

Depuis que j’ai mis un pied dans « ce monde », je suis toujours frappée de constater la richesse et le foisonnement du documentaire, aussi bien télé que cinéma, fabriqué en Fédération Wallonie Bruxelles. Fascinée par tous ces films à la lisière, ceux qui se situent entre deux cases, et qui trouvent une place dans le catalogue du Mois du Doc.  Célébrons ensemble les voix émergentes, les regards neufs ou trop longtemps invisibilisés, faisons de la place et rencontrons nous.