Depuis la parution de son premier livre Quintes, Marcel Moreau n'aura eu de cesse de parcourir ses instincts, de fouiller dans les profondeurs abyssales de ses tripes à travers plus de 60 livres. Malgré le soutien de personnalités telles que Simone de Beauvoir, Anaïs Nin, Roland Topor, Michel Bouquet, Jean Dubuffet ou Pierre Alechinsky, la figure d'ogre de Marcel Moreau l'aura tenu à l'écart d'une certaine sphère littéraire et médiatique à laquelle il ne désirait pas appartenir. Même après quelques apparitions à la télévision française (Apostrophe, Des mots de minuit en 2004) et un film d'auteur (Moreau de Michel Jakar), la figure et le nom de Marcel Moreau restent obscurs dans le paysage littéraire belge. Pourtant, l'empreinte que Marcel Moreau a laissée dans le Borinage est bien présente et son rayonnement international a permis de « redonner des poumons » à ce Borinage « pour qu'il puisse crier ». En allant à la rencontre de cet immense écrivain parti s'exiler à Paris, après avoir habité Watermael-Boitsfort à proximité du Delvaux, on redécouvre le Borinage. D'abord Boussu, son lieu de naissance, puis sa scolarité à Dour mais aussi Mons qui lui décerna en 1975 le prix Charles Plisnier.